CHEMINS VERS COMPOSTELLE




le pèlerin de l'autoroute
( aire d'Hastingues sur l'A84)
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Carte ... approximative...des anciens chemins
du moyen-âge au XVIIIe siècle
hors balisage actuel a consulter sur le site de
La Société Landaise des Amis de Saint-Jacques

IMAGES A CLIQUER POUR AGRANDIR



DETAILS DE LA CARTE














Les Landes sont traversées du nord au sud par deux des trois principales voies françaises vers Saint Jacques de Compostelle qui se rejoignaient à Ostabat pour franchir les Pyrénées. La troisième voie, la voie du Puy, ne fait qu'effleurer le sud du département entre Aire sur l’Adour et Pimbo. Il existe en outre une voie secondaire, dite de Soulac, longeant le littoral. C’est ainsi le département possédant le plus grand nombre de kilomètres de ces chemins.

·la voie de Tours, venant de Bordeaux-la plus ancienne et la plus fréquentée du moins aux origines


· la voie de Vezelay, venant de Bazas vers Mont de Marsan


Ces voies sont principalement connues par:
- l’Itinéraire, extrait du Livre V Codex Calixtinus, ou Livre de Saint-Jacques, attribué à Aimery Picaud, le premier et plus ancien ouvrage ayant fait connaître la route suivie par les pèlerins du XIIe siècle. (Ce manuscrit inestimable a d’ailleurs mystérieusement disparu en juillet 2011 de la cathédrale de Compostelle où il était conservé)
- l’Itinéraire de la Nouvelle guide des chemins, publiée en 1583
- Les chansons des pèlerins de Saint Jacques - livret de cantiques publié en 1718, qui contient un itinéraire de Paris à Saint-Jacques
Plusieurs des noms de lieux sont défigurés ou disparus des cartes modernes, les documents rares, les écrits parfois contradictoires, les vestiges incertains. Pourtant, les traces des hôpitaux et la survivance des lieux-dits permettent de localiser en quelques points les voies qui ont traversé le pays avant le bouleversement des tracés modernes et les remaniements du paysage landais intervenus depuis le XVIIe siècle.




LA VOIE DE TOURS (VIA TURONENSIS)

A partir de Bordeaux, il existait deux itinéraires reprenant le tracé des anciennes voies romaines. Pour certains les deux voies se confondaient jusqu'à Castets. Pour d'autres, elles se confondaient jusqu'à Lesperon.
Le Codex précise:
Puis viennent les landes de Bordeaux. Pour les traverser, il faut trois jours de grandes fatigues. Cette terre est dépourvue de toutes bonnes choses; on n'y trouve ni pain, ni vin, ni viande, ni poisson, ni fontaines; les habitations sont rares; c est une plaine de sable. Cependant, elle produit en abondance du miel, du millet, du panis et des porcs à bois. Si vous traversez ce pays en été, protégez soigneusement votre visage contre les mauvaises mouches, les guêpes et les taons qui abondent dans la contrée. Il faut prendre garde aussi à bien poser son pied sur le sable marin qui couvre le sol, pour ne pas enfoncer jusqu'au genou.
C'est le pays le plus ennuyeux du monde, dit un pèlerin picard en 1726, où se fait près de trente lieues sans trouver autre que deux ou trois maisons de distance à autre.



1 L'ITINERAIRE DIRECT JUSQU'A LESPERON


                                                                                             dessin de Philgreff.

Itinéraire de la chanson des pélerins ( XVIIe) depuis Bordeaux et du Codex d’après le voyage d Aimery Picaud (XIIe), et La Nouvelle Guide
Le chemin passait par Le Petit Bordeaux, assimilé à Gradignan ou était le prieuré des chartreux de Cayac, ancien hôpital tenu par les chevaliers de Saint Lazare au XIIIe siècle. Puis c’était Le Barp ou existait un hôpital Saint Jacques devenu plus tard prieuré des Feuillants. Ensuite était l'Hospitalat ou L'Hopital à Beliet, l’hospice et le prieuré du Passage à Belin, et le vieux pont de pierre dont subsiste des ruines sur la rive droite de la Leyre. A Belin, étaient vénérées, selon le Codex, dans un même tombeau, les reliques de plusieurs chefs guerriers de Charlemagne massacrés à Roncevaux (peut-être à la chapelle de Mons). Venait ensuite le lieu-dit La Tricherie, nom seulement conservé par une métairie située le long de la route.

Le 4eme couplet de la Grande chanson des pèlerins de Saint Jacques s'exprime ainsi :
Quand nous fûmes dans les Landes Bien étonnés Nous avions de l'eau jusqu a mi jambes De tous cotés Compagnons nous faut cheminer En grandes journées Pour nous tirer de ce pays De si grandes rosées

L’entré dans l‘actuel département des landes se faisait au Muret – Le Meret -


Ici, le chemin balisé actuel suit une variante vers Moustey qui constitue cependant un détour. Mais on peut supposer que Moustey se situait jadis sur le tracé d’une ancienne voie romaine venant de Bazas et Sore pour rejoindre la grande voie à Lipostey.
Liposthey - Le Ponter – où un hôpital vite disparu aurait existé.
Labouheyre - l' Herbefaverie ou l‘Herbe Fanée puis La Boulière – où se trouvait un couvent hospitalier des Carmes fondé après 1150. L’église y est dédiée à Saint-Jacques et son portail est orné de coquilles. Félix Arnaudin a évoque également une fontaine en pierre, disparue, dédiée à Saint Jacques, à quelques pas d’un pont dit Pont-du Roi.
Au sud de Labouheyre et aux environs de Belloc une chaussée portait encore le nom de Camin Roumiou selon Tartiere et Vielle

Escource - L’hôpital Saint Antoine des Traverses, aux environs de Belloc, était le siège d’une commanderie. L’hôpital et sa chapelle furent incendiés deux fois, en I569 puis en I700. Ce qui en restait a été racheté en 1767 par le père du général Darricau. On raconte d’ailleurs qu’après la retraite d’Espagne, face à la menace de l’armée anglaise, des troupes de Napoléon conduites par le général y auraient campé et démoli l’église pour utiliser les matériaux à la construction de fours pour cuire le pain des soldats. N’en reste aujourd’hui qu'une allée de chênes sur le site qui a pris le nom de lieudit La Brulée, et la source et fontaine Saint Antoine a 1km au sud. Un grand orme légendaire a également disparu au XIXe siècle.
Jeanquillet près d’Escource et de Bouheben
La Harie - Il ne reste rien du château de Farina et de l’hôpital disparu.
Lesperon - L'Esperon - anciennement Arrast – La voie passait plutôt à l’est du bourg au lieudit Souquet. Une chapelle des pèlerins existait sur le bord de la route, en face du château et figure sur la carte de Cassini
En 1177 Richard Cœur de Lion mit fin aux péages extorques là aux pelerins , mais en 1326 Edouard II y évoque un château qu’Amamieu d’Albret a fait construire et qui constitue un repaire pour détrousser les voyageurs. Témoins, les lieux-dits Tireveste et Tire-culotte.
C'est à cet endroit que les routes se séparaient. L’itinéraire de chansons précise alors :
« Notez qu'à l'Eperon, qui veut tirer à Navarre faut prendre à main gauche et passer la Biscaye ». Le lieu-dit Navarre existe toujours.


Le carrefour de Lesperon

2 LA VOIE PRIMITIVE DE LESPERON A RONCEVAUX PAR DAX

Cette route indiquée par le Codex de Compostelle, qui reprend en grande partie l'itinéraire de l'ancienne voie romaine de Bordeaux à Astorga par Dax, a été peu a peu abandonnée, semble t’il à partir du XVe siècle, au profit de la route vers Bayonne, beaucoup plus commode que le passage par le col de Cize.
Hospital de la Fosse Guimbaut ( Guibaud, ou Guilbaut) – au bord du ruisseau de l’Escourion, dont la fondation était attribuée a St Louis, et qui figure sur la carte de Cassini comme ruine. Chapelle et hôpital ont aujourd’hui disparus.
Taller
Gourbera
Hôpital et prieuré de Pouy Martet - Fondé vers 1279, desservi par les hospitaliers de l'ordre de Saint Antoine qui portaient sur l'épaule gauche de leur cape un marteau a double tête en forme de crois de Tau. On le situe sur une hauteur à quelques centaines de mètres au sud du moulin qui porte aujourd’hui ce nom, sur la commune actuelle de St Paul les Dax, près du lieu-dit Piye. La chapelle déjà en ruine en 1577 et le logis inhabitable, il est reconstruit vers 1580 puis c’est le déclin. Désaffecté, il s'effondre en 1784 et il n’en reste plus rien.
Herm ? (quartier du Foung). Certains auteurs y situent une voie de Vieux Boucau vers Bazas par Herm et Gourbera . De fait, au XVIIIe, après Gourbera, un pèlerin fait un détour par Herm où il couche avant le parvenir à Dax, et d’emprunter un chemin passant par Mees, Riviere Saubusse, St Jean de Marsac, Saubrigues, St André de Seignanx, St Martin de Seignanx, vers Bayonne ( c' est le chemin dit d’Alaric)
St Paul - Hôpital d'Aggade mentionné au XIIIe et XIVe siècles.


détail de l'abside de l'église romane classée de Saint-Paul-lès-Dax

Dax - prieuré et hôpital Saint-Esprit et chapelle de Notre Dame deu cap dou pount.
Saint Vincent de Xaintes

Saint-Pandelon

Heugas

Cazorditte
Abbaye bénédictine de Gagnotte
Les passages de Sorde :
La zone de confluence des gaves de Pau et d’ Oloron offrait plusieurs cheminements pour leur franchissement parfois périlleux
- Le chemin franchissait le Gave de Pau par le bac près de Cauneille.
- Un autre chemin franchissait le Gave un peu plus en amont, au lieudit de Camou et rejoignait Sorde par la voie dite La Caussade.
- Un troisième chemin partant de Dax empruntait le tracé de la voie romaine de Toulouse jusqu'a Narosse, puis se dirigeait vers Pouillon (prieuré St-Jacques), Labatut et Saint Cricq du Gave, puis le chemin dit de Charlemagne.
Abbaye Saint-Jean de Sorde
La traversée du gave d’Oloron se faisait au lieudit La Toumbe. Le chemin atteignant le hameau de Leren pour se diriger vers Garris et Ostabat.

3 LA VOIE DIRECTE DE LESPERON A BAYONNE

C’est une nouvelle variante du XVIII e siècle à partir de Lesperon, décrite par l’Itinéraire des Chansons, qui évite le franchissement des Pyrénées
Castets
Magescq –Matticque- au lieudit Pas de Caunegre, quartier de Labeyrie - hôpital
Saint-Vincent de Tyrosse hopital
le Barat de Labenne
Saint Martin de Seignanx
La Cabane ?
Ondres (Hongres) – hôpital Saint-Jacques
Bayonne
c'est vrai que les chemins landais sont parfois humides

Gerard Mercator- Aquitania australis renum Arelatense cum confinijs - 1585

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LA VOIE DE VEZELAY (VIA LEMOVICENSIS)


1 LES VOIES DE BAZAS A MONT DE MARSAN

Venant de La Réole où était franchie la Garonne, puis Bazas et Captieux
Les portions d’une chaussée surélevée, nommée l’Estrade (strata via), entre Captieux et Lencouacq étaient encore visibles il y a peu.
Lencouacq – Commanderie Hospitalière de Bessaut fondée au XIIIe siècle par l’ordre de Saint-Jacques de l’Epée Rouge, désignée comme la halte de L’Hospital. Brulé en 1569 par les troupes huguenotes, il ne reste que les ruines consolidées de la chapelle au milieu de la forêt. Une métairie porte de nom de l’Espitau.



Non loin, à Retjons, en pleine nature, la chapelle de Lugaut, des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, a révélé de magnifiques et rares peintures murales du XIIIe siècle.



A partir de Lencouacq, deux voies possibles pour rejoindre Mont-de-Marsan:

1-Roquefort - Une commanderie et hôpital de Saint Antoine au pied des murailles, dont seule reste l’apellation du quartier de l’Hôpital. La chapelle a été démolie au début du XIXe ,
Bostens - église fortifiée du XIIe siècle
Gaillères
Bougue
Beaussiet

2 -Cachen - Un ancien relais de Saint Jacques a du exister, près de la fontaine de Saint Leu
Maillères
Canenx - hopital
Lucbardez - chapelle et prieuré dépendant de La Sauve
Saint Avit
Sur ces chemins, deux hôpitaux évoqués dans les documents anciens, et disparus – Gouanère et Vinsos - n’ont toujours pas été localisés avec certitude.
Mont-de-Marsan - prieuré de La Madeleine, et hôpital Saint-Jacques


2 LES VOIES DE MONT DE MARSAN VERS ORTHEZ

Saint Pierre-du-Mont et son prieuré – église du XIe siècle
Benquet - église de Saint-Christau du XIe siècle - un lieudit l' Espitaou marque la présence d'un ancien hôpital.
St Sever – hôpital Saint Michel au bout d'un pont de pierre – importante abbaye et église



Audignon - église Sainte Marie - commanderie du Saint-Esprit
Horsarrieu - hôpital de l’Ordre de Malte au lieudit L’Espitaou


croix de l'Espitaou

Hagetmau - crypte et abbaye de Saint-Girons du XIIe siècle,
Labastide-de-Pont-la-Reine
Pont de la Haderne sur le Luy de France
Argelos
Beyries, vers Sault de Navailles et Orthez


 LA VOIE DE SOULAC


Saint-Jacques de Mimizan


C est le chemin du littoral de Talais et Soulac à Bayonne. Malheureusement la voie antique est difficile à reconstituer en raison des modifications de la cote, et du chapelet d'étangs qui se sont constitués depuis, et de l’ensablement. Ce chemin, dit Camin Harriaou, devait emprunter à peu près le tracé d’une voie romaine.

Sanguinet
Biscarrosse - au bourg de Biscarosse où se trouvait une maison appelée l'espitau ?
Parentis – commanderie de Poms – une maison du quartier portait le nom de l’Espitau
Sainte Eulalie - commanderie de Gessis de l’ordre de Malte qui aurait été ensevelie sous les sables
St Paul - commanderie de Leich
Pontenx – commanderie de Malte du Bourgau au quartier du Temple
Aureilhan
Mimizan - prieuré
Bias
prieuré bénedictain d'Orvignac signalé par la carte de Cassini comme chapelle de Malte
Saint-Julien
Lit et port de Contis - ordre deMalte
Mixe
Saint-Girons
Vielle
Léon
Moliets
Messanges
Vieux Boucau
Soort
Capbreton - port et commanderie-hôpital de Bouret (Templiers puis Malte) située au centre du bourg, dont les ruines ont été démolies en 1920.
Ondres - jonction avec la voie de Tours
Tarnos - ordre de Malte
Bayonne – hôpital et commanderie de Saint Esprit

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LA VOIE DU PUY (VIA PODENSIS)

Cette voie venant du Gers ne fait qu’une brève incursion dans le sud-est des Landes
Aire - deux hôpitaux et une chapellenie de Saint Jacques dans l'église abbatiale du Mas -



Après Aire, les pèlerins pouvaient passer par :

soit par Pécorade et Geaune
Commanderie Saint--Antoine de Golony, près d’Urgons

soit par Miramont-Sensacq.
Pimbo - collégiale.


Pimbo


POUR LES CURIEUX
LES COMMANDERIES DISPARUES
format PDF...mal paginé -excuses-