DES PEINTURES DU SOL AU PLAFOND !!
A la limite des pays du Born et
du Marensin, l’église Saint-Martin de Lévignacq, qui se singularise par son puissant
clocher-tour du XIVe siècle, fortifié et coiffé d’une élégante flèche
polygonale aiguë, offre surtout, à l’intérieur, le spectacle d’un important ensemble
de peintures du XVIIIe siècle, époque à laquelle elle a été remaniée. Les artistes s'y sont fait plaisir !
Reste à expliquer pourquoi cette
œuvre remarquable de l’art baroque, né de la contre réforme catholique, s’est
exprimé avec autant d’éloquence ici, dans une église somme toute modeste et
reculée. Il est vraisemblable qu’à l’initiative du clergé local, le remaniement de l’église au début du XVIIIe
siècle a du justifier ce style grandiose et riche propre à impressionner les fidèles.(A rechercher)
Les peintures monumentales des plafonds
Plafond de la nef
principale
Le décor peint inspirée du modèle
du plafond à l'italienne couvre les bardeaux en bois du plafond en carène de
trois grandes scènes bibliques en perspective illusionniste, et de frises de
personnages à mi-corps (les Elus) sur les voussures nord et sud.
On y reconnaît, d'est en ouest :
On y reconnaît, d'est en ouest :
La Nativité et l’adoration des
bergers (Vierge assise, Enfant Jésus, Saint Joseph, trois bergers, deux
bergères, des anges musiciens, et un angelot portant une banderole- phylactère-
dans des nuées)
La Trinité (Dieu le Père et le Christ
assis, la colombe du Saint-Esprit, la Vierge et Saint Jean-Baptiste agenouillés
sur des nuées, apôtres, et anges)
La Transfiguration (le Christ
entre Moïse et Elie, les apôtres Pierre, Jean et Jacques le Majeur) est
lointainement inspirée du célèbre tableau de Raphaël (Pinacothèque vaticane).
Les Elus
Les scènes précédentes, inscrites
dans des cadres décorés d'oves et dorés, sont bordées, au nord et au sud, de
longues voussures peintes de théories d'élus, masculins au nord, et féminins au
sud, les yeux levés au ciel.
Parmi les 35 personnages masculins de la voussure nord, on devine des moines (bénédictin,
dominicain et franciscain, des papes, des cardinaux, des évêques mitrés et non
mitrés, ou crossés, des prophète, un homme enturbanné, un jésuite
On été plus ou moins identifiés: Job (? ) ou Saint Sébastien soigné par sainte Irène (?), Saint Sébastien (?), Saint Nicolas de Myre, Saint Dominique, Saint Laurent diacre, Moïse, le roi Saint Louis, Saint Antoine de Padoue, un roi vêtu à la romaine (Constantin ?)
On été plus ou moins identifiés: Job (? ) ou Saint Sébastien soigné par sainte Irène (?), Saint Sébastien (?), Saint Nicolas de Myre, Saint Dominique, Saint Laurent diacre, Moïse, le roi Saint Louis, Saint Antoine de Padoue, un roi vêtu à la romaine (Constantin ?)
Parmi les 26 personnages féminins de la voussure sud, on devine plusieurs
religieuses et saintes
Parmi lesquelles sont lus ou moins identifiées Sainte Apolline (?) ou Sainte Agathe (?), Sainte Jeanne de Chantal (?), Sainte Clotilde ou Sainte Radegonde, Sainte Thérèse d'Avila, Sainte Anne et la Vierge enfant, Sainte Barbe, Sainte Agnès, Sainte Madeleine (? ), Sainte Marie l'Egyptienne (?), Sainte Lucie, Sainte Catherine de Sienne( ?), Sainte Quitterie, Sainte Marguerite d'Antioche, Sainte Colette, Sainte Cécile, Sainte Elisabeth de Hongrie, Sainte Claire, Sainte Geneviève (?).
Parmi lesquelles sont lus ou moins identifiées Sainte Apolline (?) ou Sainte Agathe (?), Sainte Jeanne de Chantal (?), Sainte Clotilde ou Sainte Radegonde, Sainte Thérèse d'Avila, Sainte Anne et la Vierge enfant, Sainte Barbe, Sainte Agnès, Sainte Madeleine (? ), Sainte Marie l'Egyptienne (?), Sainte Lucie, Sainte Catherine de Sienne( ?), Sainte Quitterie, Sainte Marguerite d'Antioche, Sainte Colette, Sainte Cécile, Sainte Elisabeth de Hongrie, Sainte Claire, Sainte Geneviève (?).
Plafond des chapelles
latérales
la chapelle nord
Peinture
monumentale couvrant les bardeaux en bois du plafond, représentant quatre scènes de la Vie de la Vierge (la fuite en Egypte, la mort de la Vierge, la Vierge,
Saint Joseph et l’Enfant Jésus, le
retour de Jérusalem)
La chapelle sud
Peinture
monumentale couvrant les bardeaux en bois du plafond, représentant quatre scènes de la vie de Saint
Jacques le Majeur (la marche des pèlerins, l’hébergement des pèlerins dans les
hôpitaux, Saint Jacques guérissant deux malades alités, Saint Jacques et ses
compagnons abordant un homme enturbanné assis au pied d'un arbre).
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Les huit grands
tableaux du début du XVIIIe siècle
Les 7 premiers tableaux de la nef
sont placés entre les fenêtres et sur le mur ouest de la nef, au-dessus du
lambris d'appui, dans des cadres supports en bois mouluré et peint en noir et
doré, faisant corps avec le lambris de hauteur.
Mur sud (et en
partant de l'est)
L'Annonciation (215x140)-.C'est une copie simplifiée d'un tableau d'autel de
Louis de Boullogne à la chapelle de la Vierge au château de Versailles (1709)
l'Annonciation de Lévignacq et celle de Versailles
La
Visitation (215x174)- C'est la
reproduction d'un tableau peint en 1660 par Pierre Mignard pour le couvent de
la Visitation d'Orléans, transféré à la Visitation de Caen en 1985.
la Visitation de Lévignacq et celle de Caen
Ces deux toiles proviennent de la chapelle latérale nord dédiée à
Notre-Dame, et marouflées sur bois lors de leur installation dans la nef au
XIXe siècle.
Un compte rendu de visite pastorale en 1731 évoque également dans la
chapelle nord une Education de la Vierg,e et une Assomption qui ornait le retable,
aujourd'hui disparues.
La Déploration du Christ mort (126x154) - peinture à l'huile sur planches de bois-
(Vierge, sainte Madeleine, saint Jean l'Evangéliste)
Mur ouest (de
part et d'autre de la porte)
L'Agonie du
Christ au Jardin des oliviers (126x142)
- peinture à l'huile sur planches de
bois (ange, calice)-
Saint-Philippe (126x97)
Peinture à l'huile sur planches de bois, qui représente l'épisode le plus populaire de la légende de Saint Philippe qu’est la conversion et le baptême du chambellan eunuque de Candace ou reine d'Ethiopie. (Vêtement à l'orientale, turban, palmier)
L'Agonie du Christ, la Déploration et Saint Philippe étaient, dès l'origine, destinés à la nef
Mur nord (et en partant de l'ouest)
le Mariage de la Vierge (228x88)
Cette toile provient de la chapelle latérale nord dédiée à Notre-Dame, et marouflée sur bois lors de son installation dans la nef au XIXe siècle
Saint Roch et l'ange (215x174)
Cette toile provient de la chapelle latérale sud dédiée à Saint Jacques, et marouflée sur bois lors de son installation dans la nef au XIXe siècle.
Un cadre vide qui fait face à l'Annonciation sur ce mur nord ne reçut jamais de peinture, la chaire y étant adossée jusqu'à sa déposition, puis sa destruction après 1988
Chapelle latérale sud
- La Vocation de Saint
Jacques le Majeur, resté placé au-dessus de l'autel dédié au saint. Deux autres tableaux de cette chapelle
dédiée à Saint Jacques: Saint Roch distribuant ses biens aux pauvres, et Saint
Roch visitant les malades, sont disparus
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.
Un
ensemble de 57 petits tableaux sur bois, circulaires ou rectangulaires,
sur deux registres ou rangées
Mur nord,
Le registre
inférieur comporte 6 tableaux circulaires représentant la création d'Eve, le
meurtre d'Abel, David recevant son pardon d'un ange en présence de Nathan, le
pardon de David, l’ascension d'Elie, l’adoration du Veau d'or, et un paysage.
Le registre
supérieur comporte 4 tableaux rectangulaires représentant Moïse sauvé des eaux,
Tobie et l'archange Raphaël, Agar dans le désert, Jonas rejeté par la baleine.
Mur sud
Le registre
inférieur comporte 6 tableaux circulaires représentant l’adoration des Mages,
la fuite en Egypte, la flagellation, un paysage, la résurrection, et un
autre paysage.
Le registre
supérieur comporte 4 tableaux rectangulaires représentant Jean-Baptiste
baptisant dans le Jourdain, le Christ et Saint Pierre marchant sur les eaux, le
baptême du Christ, la vocation des apôtres.
2 tableaux de paysages sont placés dans les entrecolonnements du retable,
sous les statues de saint Joseph (?) et de Saint Martin.
Le vaisseau principal
Mur sud
Au registre inférieur, 8 tableaux
circulaires ou rectangulaires, représentent, d'est en ouest, la création des
animaux, la création d'Adam, la tentation d’Adam et Eve devant l'arbre, le sacrifice
de Noé après le Déluge, l’ivresse de Noé, le songe d'Elie,un paysage, et Moïse
et le Buisson ardent. + Deux panneaux recouverts
d'une peinture brune unie ( décor non réalisé ou détruit )
Au registre supérieur, 6 tableaux rectangulaires,
représentent, d'est en ouest, la mise au tombeau, la tentation du Christ (?), Saint
Jean-Baptiste prêchant au désert, le Christ au désert servi par les anges, Sainte
Madeleine au désert, et un paysage.
Mur ouest
Six tableaux
circulaires et rectangulaires, figurent des paysages aux registres inférieur et supérieur
.
Mur nord
Au registre inférieur, 7 tableaux circulaires ou
rectangulaires, représentent, d'ouest en est , le Christ et la samaritaine au
puits, la décollation de Saint Jean-Baptiste, le Christ et Saint Pierre
marchant sur les eaux, Saint Jean-Baptiste reprochant sa conduite à Hérode, la conversion
de Saint Paul, la crucifixion, l’entrée du Christ à Jérusalem. + Un panneau recouvert d'une peinture brune unie (
décor non réalisé ou détruit )
Au registre supérieur, 3 tableaux rectangulaires
représentent, d'ouest en est, Saint Bruno au désert de la Calabre, Zosime
donnant la communion de Sainte Marie l'Egyptienne, et des pèlerins.
Trumeau entre les arcades des chapelles et
l'arc triomphal
Deux tableaux
rectangulaires représentent Moïse sauvé des eaux, et Saint Joseph d'Arimathie
emportant le corps du Christ mort.
La chapelle sud
Deux tableaux
rectangulaires, aux piédroits de l'arcade, représentent le serpent d'airain, et
le meurtre d'Abel. + Deux panneaux peints en faux marbre.
La chapelle nord
Trois tableaux
rectangulaires, aux piédroits de l'arcade, représentent la parabole du pauvre
Lazare, le repentir du fils prodigue, et un paysage. + Un panneau peint en faux
marbre
La plupart des scènes semblent inspirées de peintures ou d'estampes
françaises et flamandes du 17e siècle : la Résurrection est ainsi copiée
d'après Noël Coypel, et l'Adoration des mages d'après Rubens ; l'Adoration du
Veau d'or emprunte sa composition à un tableau de Poussin ( National Gallery de
Londres) gravé par Etienne Baudet
Le décor du lambris a été exécuté parallèlement à celui des plafonds de
la nef et des chapelles, mais il n'est pas possible d'identifier avec certitude
son auteur, du Bordelais Jean Fautier, ou du peintre Léger. La facture et le
degré de qualité des panneaux présentent de notables différences, aussi est-il
possible que les deux peintres, ou d'autres encore, aient œuvré conjointement
sur le chantier.
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Tableaux du retable du maître-hôtel
- Le Christ en croix regardant Sainte
Madeleine agenouillée en pleurs au pied de la croix (200 x180) placé dans
l'entrecolonnement central du retable
Ce tableau est sans doute dû à
Jean Fautier, qui exécuta la plupart des
peintures de l'église peu de temps après
l'achèvement du retable.
- Le Couronnement, placé au
centre du couronnement en attique, représentant un simple ciel traversé de
nuages. Ce tableau est sans doute
postérieur à 1787, puisque à cette date est signalé à sa place un tableau
représentant le père éternel.
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Les peintures du XVe siècle du plafond de la voûte du chœur
Le décor de la voûte du chœur (fresque
sur apprêt) devait orner en partie
ou totalement les murs qui aujourd'hui sont couverts par les menuiseries mises
en place au XVIIIe siècle
Sur le plafond, 21 scènes se
développent sur six registres séparés par des bandeaux portant des légendes
explicatives peintes en lettres gothiques, et encadrant un Christ du jugement dernier.
A l'intérieur des registres, les
scènes tirées des cycles de l'Enfance et de la Passion du Christ se déroulent
dans un encadrement d'architecture formé d'arcs déprimés reposant sur de minces
colonnes qui isolent chaque épisode.
On y retrouve
- Le Jugement dernier (Christ
nimbé, Vierge, Saint Jean, et deux anges trompetant)
- L’accueil des élus au paradis (Elus en file, château fort
représentant la Jérusalem céleste, Saint Pierre)
- L’Enfer (scène ruinée)
- Scènes de l’enfance du
Christ :
l’Annonciation,
la Visitation, la Nativité, la Circoncision, la Présentation au temple, l’Adoration
des Mages, le Massacre des innocents, le Miracle du champ de blé, la Fuite en
Egypte.
- Scènes de la passion du
Christ :
l’Agonie au
Jardin des oliviers, le Baiser de Judas et l’arrestation, le Jugement par
Pilate, la Flagellation, le Couronnement d'épines, le Portement de croix, la
Crucifixion, la Mise au tombeau, la Résurrection.
L'arc triomphal est décoré de
motifs géométriques et d'une salutation de l'archange à la Vierge à l'Enfant, peints
sur l'intrados des piédroits de l'arc triomphal.
Ces peintures de la voûte du chœur et de l'arc
triomphal peuvent être datées de la seconde moitié du XVe siècle. Recouvertes
en 1791 par un décor peint réalisé par le Bayonnais Joseph Ferran, elles furent
redécouvertes en 1845, et restaurées en 1984 par l'atelier toulousain de P.
Bellin.
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Les peintures monumentales des
plafonds de la nef et des chapelles latérales, ainsi que l'ensemble des 65
tableaux sur toile et sur bois, outre leur qualité inégale, révèle la main d'au
moins deux artistes différents. Aussi est il difficile d’en attribuer la
paternité.
Le peintre bordelais Jean (ou
Jacques ?) Fautier, membre de l'Académie de Paris, y a travaillé de 1713 à
1715. Seul son nom figure d’ailleurs dans une inscription tardive peinte au
milieu du XIXe siècle sur un panneau mouluré sur le mur ouest de la nef : à
l'entrée du vaisseau principal
" Les décorations de cette
église ont été faites en 1713-14 et 15 / sous la direction de M. Rousselet,
curé de cette paroisse. / Peintre M. Fautier de Bordeaux membre de l'Académie
de Paris / Sculpteurs MM. Monbalon, Giraud, Descombre de Dax, et Robert de
Pouillon. / La hache révolutionnaire a détruit de précieux bas-reliefs qui se
trouvaient / dans les encadrements qui existent encore ; Cette
Eglise a été réparée en 1844, 45 et 46 / au moyen des aumônes faites par / les
habitans (sic) de la paroisse ".
Ce Jean Fautier participa également,
mais brièvement, à la création de la première faïencerie bordelaise en 1711
associé avec le célèbre Jacques Hustin de Douai
Il est probable que Fautier
exécuta la plupart des peintures. On lui attribue le décor du plafond de la nef.
Mais le décor peint des deux chapelles latérales semble
effectivement d'une main différente de celui du plafond du vaisseau principal.
Il est plus probablement l'oeuvre du peintre Léger, qui exécuta en 1721 des
travaux de peinture dans les chapelles de Notre-Dame et de Saint Jacques
L'attribution des grands tableaux
reste incertaine : la différence de facture est sensible entre, d'une part, les
peintures dédiées à la vie de la Vierge (Annonciation, Visitation) et Saint
Roch, de l'autre les scènes de la Passion et les tableaux de Saint Philippe et
de Saint Roch. Les premières, d'une qualité supérieure, pourraient revenir à
Jean Fautier, les autres au peintre Léger..
De même, rien ne permet
d’identifier de manière sûre l’auteur des petits tableaux. Ces peintures sont attribuées à l’artiste
bordelais Fautier, mais rien ne permet d'identifier de manière sûre leur
auteur. Puisque elles pourraient tout aussi bien être l’œuvre de Léger
Les
peintures des plafonds de la nef et des chapelles cachées sous du badigeon en
1793, doivent leur redécouverte au
chanoine Alphonse Dulin en 1845.
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SOURCES
Tout ce qui précède est une compilation des informations fournies par
le Ministère de la Culture
et par la Région Aquitaine
dans le site Visites en Aquitaine, dont la plupart ou plusieurs des images ont été extraites
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