1569 ANNÉE TERRIBLE


EPISODE DES GUERRES DE RELIGION EN CHALOSSE



LE CONTEXTE

Après sa mère Marguerite, Jeanne d'Albret, reine de Navarre, se convertit à la  religion réformée et accorda à partir de 1560 un soutien sans réserve aux Huguenots qui diffusèrent le mouvement dans le Béarn et le duché d’Albret, de Nérac à Mont-de-Marsan, et d’Hagetmau à Pau. Elle entraîna les nobles de sa cour. Dans les Landes,  plusieurs seigneurs s’étaient ainsi convertis, et avec eux de nombreux magistrats, bourgeois, artisans ou paysans. … et même l’ancien prieur du Mas d’Aire, Bertrand de Moncamp  et quelques moines de son entourage.
Mais si le protestantisme fut accueilli très favorablement en Navarre et Béarn, la majeure partie de la noblesse de Guyenne demeurait catholique et fidèle au roi de France. La situation devint vite conflictuelle. Deux camps ennemis se formèrent, mêlant fanatisme religieux et enjeux politiques de souveraineté Lesquels ne tardèrent pas à mettre le pays à feu et à sang dans une guerre civile qui va durer trente six ans de 1562 à 1598

C’est surtout au cours des années 1569 et 1570, que les opérations de cette guerre se propagèrent jusqu’en Chalosse située entre le royaume de Navarre, la vicomté de Marsan et le duché d’Albret. Là, s’opposèrent les bandes armées commandées par les capitaines Monluc pour les catholiques et le Roi, et Montgomery pour les protestants  et Jeanne d’Albret reine de Navarre.

Pour conquérir le Béarn, Antoine de Lomagne, vicomte de Terride, avait été nommé lieutenant général par le duc d’Anjou, chef de l’armée royale de son  frère le roi Charles IX. Les Etats du Béarn avaient été rapidement soumis, et le culte catholique rétabli. Seule la place de Navarrenx résistait et fut assiégée.

Apres l’échec du recours à quelques bandes qui furent anéanties vers Mont-de-Marsan, Jeanne d’Albret avait alors fait appel, pour secourir Navarrenx, à plusieurs  seigneurs protestants détachés de l’Albigeois, du Quercy et du pays Castrais  Une petite troupe fut ainsi levée, appelée armée des Vicomtes (vicomtes de Paulin, Gourdon, Bourniquel, Montclar, Montaigu,  Caumont, Sérignac, Rapin), quatre mille arquebusiers en quatre régiments et un corps d’ environ cinq cents chevaux, placée  sous le commandement d’un habile stratège, Gabriel de Lorges, comte de Montgomery.

Montgomery commença sa carrière en tuant, dix ans plus tôt (30 juin 159) le roi Henri II lors d’un tournois, en lui transperçant l’œil d’un coup de lance. Il la terminera cinq ans après sa campagne de Béarn, décapité en place de Grève (26 juin 1574).

Les troupes protestantes quittèrent la ville de Castres le 27 juillet 1569. Terride, trop confiant en ses forces et trompé par la rapidité de son adversaire, décampa trop tard et, au lieu de se replier hors du Béarn, sur la place forte de Saint-Sever comme cela lui était demandé,  se retira dans la ville d'Orthez où il ne tarda pas à être à son tour assiégé. Le 14 août, les Huguenots donnèrent l'assaut à la ville qui fut conquise  après quelques combats. La capitulation fut suivie d’un horrible massacre de la population. Trois semaines suffirent aux troupes des Vicomtes protestants pour reconquérir le Béarn et le replacer sous la loi de Jeanne d’Albret.

Dans une tentative contre la souveraineté de ce Béarn hostile, et pour mettre fin aux désordres et violences commises, le roi Charles IX choisit alors le vieux et brave capitaine gascon Blaise de Monluc de Lasseran de Massencôme, vétéran des guerres d’Italie, et lieutenant du roi en Guyenne, pour en chasser les garnisons huguenotes.

Montgomery-Jeanne d'Albret-Monluc


LA GUERRE DU BÉARN SE PROPAGE DANS LES LANDES

Lire la suite
ICI