SOULT ET WELLINGTON EN CHALOSSE 1814


Soult et Wellington

1814. La guerre d’Espagne vient d’être perdue face à la coalition anglo-espagnole (et même portugaise) commandée par le général anglais Wellington (celui de Waterloo un an plus tard) obligeant les troupes françaises du maréchal Soult (celui d'Austerlitz) à repasser la frontière. Ce dernier, nommé lieutenant général après la défaite de Vitoria et la pitoyable fuite de Joseph Bonaparte, est contraint de refluer vers  Bayonne, puis, le long de l’Adour vers Peyrehorade où il établit son quartier général, et enfin, le long du Gave de Pau, jusqu’à Orthez. C’est là qu’une sanglante bataille se déroule le dimanche 27 février 1814 sur les hauteurs du hameau de Saint-Boès, en direction de Dax, faisant plusieurs milliers de morts, blessés et prisonniers dans les deux camps. Soult y est défait et perd plus de 500 tués dont 23 officiers, plus de 2000 blessés et plus de 1000 prisonniers.

Pour préserver l’effectif combattant, d’ailleurs bien inférieur (environ 30 000 hommes) à celui des coalisés, c’est alors la retraite vers la Chalosse.

Dès la mi février, les administrations militaires, les commissaires de guerres, les inspecteurs et employés des vivres se sont repliés sur Saint-Sever, suivis par les centaines de blessés. Ils y sont rejoints par la réserve d'artillerie et 950 chevaux. . On réquisitionne granges et hangars, puis les fours pour produire 12000 rations de pains par jour.


Depuis un regroupement à Sault-de-Navailles dont le pont sur le Luy de Béarn est  gardé un moment par les hommes des généraux Villatte, puis Harispe qui les relève, pour contenir l’ennemi, Soult récule par Momuy jusqu’à Hagetmau où les  divisions Rouget, Taupin, Paris, et Darmagnac, bivouaquent dans la nuit du 27 au 28 février.

Les Anglais s'emparent d'Hastingues, Oeyregave et Sorde puis franchissent les Gaves réunis à Peyrehorade.


L’arrière garde de Villatte et Harispe, après avoir fait sauter le pont de bois sur le Luy à 22 heures, y rejoint les restes de l’armée vers 2 heures du matin, alors que les premiers repartent de nuit pour Saint-Sever qu’ils atteignent dans la matinée du 28. Jugeant les accès de la ville imparfaitement défendables, Soult, qui passe une seule nuit à l'hôtel de Toulouzette, préfère ne pas y positionner ses troupes ( 30 000 homme, 3000 cavaliers, 40 canons), lesquelles, sans s’arrêter, descendent le coteau vers le pont de bois sur l’Adour.

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Il faut imaginer le long des difficiles chemins de Chalosse gorgée d’eau, par un mauvais temps d’hiver, les convois plus ou moins désorganisés des troupes et leur administration d’inspecteurs, commissionnaires, commis vaguemestres, estafettes. Mais aussi le spectacle des centaines de blessés et estropiés,  conscrits mal équipés, chevaux, voitures, chariots d’artillerie. La Chalosse se couvre de  bivouacs, et la population doit faire face à l’hébergement des soldats, aux réquisitions de toute sorte comme celle des fours pour cuire des milliers de rations de pain. Il faut aussi  faire face aux désordres, excès, pillages, et menaces des maraudeurs de toute sorte. Il semble d’ailleurs que naisse une certaine hostilité à l’égard des soldats français ... Les gardes nationaux fuient, les conscrits désertent.



paysages de Chalosse

Aussitôt après les troupes impériales, les habitants découvraient les étrangers, anglais, portugais ou espagnols. Plus disciplinés et courtois dans l’occupation du pays, cette armée ennemie ne semble pourtant commettre aucune exaction, aucun désordre notable dans le pays. Le fait est que les anglais, qui payent leurs achats et respectent la population, sont très bien  accueillis.

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Les troupes de Wellington sont à leur poursuite par trois routes différentes:

A droite vers Samadet qu'elle dépasse le 29 ( corps de Hill et la brigade de cavalerie Fane ) par Lacadée, Saint-Médard,Castelner, Peyre et Mant;

Au centrela division Clinton, la brigade de hussards de Somerset, les divisions Picton et Cole, l'artillerie de réserve et l'équipage de pont) par la route principale d'Orthez derrière les troupes françaises. Apres une escarmouche avec la cavalerie de Soult ( 30 hommes du 21e chasseurs sont tués ou blessés) , A deux heures de l'après-midi l 'infanterie anglaise parvient sur la rive gauche du Gabas, tire quelques coups de camons, et établit des avant-postes.

A gauche ( divisions Dalhusie et Alten, brigade de cavalerie Vivian) vers Saint-Cricq-Chalosse, Le Mus, Doazit et Montaut. Quelques escarmouches de cavalerie ont d’ailleurs lieu dans plaine d’Eyres-Moncube et aux abords de la côte dite du Roux à Saint-Sever.


Pendant ce temps, envoyé à Dax pour protéger les magasins d’approvisionnement de l’armée et organiser la levée de la garde nationale des Landes, le général (landais !) Augustin Darricau est prévenu par le maire de St Vincent de Tyrosse qu’une colonne de 8 à 10 000 hommes marche sur la ville. Et  lorsque une avant-garde de cavalerie se présente à Saint-Paul-lès-Dax, la  place est hors d’état de se défendre. Elle ne dispose plus que de deux compagnies du 34eme régiment de ligne dont beaucoup de nouveaux conscrits, peu d’artillerie, et cinq cent gardes nationaux ont décampé et déserté pendant la nuit  Ordre est donné d’évacuer et  Darricau se retire en se dirigeant d'abord vers Mont-de-Marsan en remontant l'Adour puis la Midouze après Tartas. Mais averti de l'occupation de Mont-de-Marsan par une avant-garde anglaise ( Beresford) , il se dirige vers Sore, Bazas et Langon,.et enfin Bordeaux qu’il atteint le 5 mars. Dax est occupé par l’ennemi le 29 février. Darricau  ne rejoindra l’armée qu’à Tarbes et sera chargé, le 20 mars, du commandement de la 1ère division.

La cavalerie et quelques unités d’infanterie sous les ordres du général Berton venant de la région de Pau et coupées du reste de l’armée, opèrent de leur coté une retraite par Mant, Samadet et Coudures avant de rejoindre l’armée de Soult, en amenant deux bataillons de nouvelles levées trouvées à Mant.
  
Le matin du 28 février, l’armée de Soult est réunie au bivouac sur la rive droite de l’Adour au bas de Saint-Sever sur l’embranchement des routes de Tartas, Mont de Marsan, et Grenade, au faubourg actuel du Péré. Une arrière-garde occupe les hauteurs de Montaut, Audignon et Montsoué. La division Darmagnac est établie sur les hauteurs de la rive droite du Gabas au sud de la ville.

passage de l'Adour à Saint-Sever

C’est à partir de ce lieu que les manœuvres de Soult ont été diversement interprétées et critiquées, entre manœuvre magistrale et erreur tactique.

Une option logique consiste à poursuivre sur la route de Bordeaux par les Landes, mais elle oblige à parcourir un pays plat, très humide, et largement ouvert, impropre à la défense et difficile à ravitailler. C’est celle que peut imaginer Wellington et même quelques groupes français de retardataires et traînards égarés qui poursuivent ainsi vers le nord. Il est vrai qu’alors les conscrits fuient, les vétérans sont dispersés, si bien qu’on dit que les gendarmes ne sont souvent occupés qu’à réunir les fuyards que l’on trouve sur toutes les routes.

Mais Soult prend l’option d’engager délibérément son adversaire vers l’est, le long de l’Adour pour ainsi maintenir le théâtre des opérations dans cette région plutôt que d’ouvrir la voie vers Bordeaux et l’intérieur du pays. D’ autant qu’il espère aussi pouvoir faire la jonction avec les troupes du général Suchet en provenance de Catalogne.

Il quitte Saint-Sever dans l’après midi du 28 et parvient le soir à Grenade, rejoint par l’artillerie et les équipages.Wellington à ses trousses, fait étape à Hagetmau  et loge ce soir là en la  maison Christau, rue Gramont, près de l’église.


la maison Christau

La division Harispe placée sur la rive gauche de l'Adour en face de Grenade est relevée par la division Foy jusqu'à l 'arrivée de la division Darmagnac qui forme l'arrière-garde

Le 28 février a minuit, le 10eme chasseur part en reconnaissance vers Barcelonne-du-Gers pour éclairer les routes de Pau et les directions de Geaune et Saint Loubouer. Suivent le parc d 'artillerie et les équipages, sous escorte d'un régiment d'infanterie.

Le 1er mars, la brigade de cavalerie Berton et le corps de Clauzel quittent Grenade au petit matin pour se porter rapidement sur Aire-sur-l'Adour, position défendable, sur les crêtes qui dominent la ville, et y devancer les troupes du général Rowald Hill qui remontent par la rive droite de l’Adour avec 30 000 hommes. Il doit faire retraite,  protégé par le 6eme léger et la brigade de cavalerie de Berton sous un pluie battante, sur un terrain inondé, en colonne sur un chemin découvert, et sous le feu de l'artillerie anglaise.



Dès minuit le 10eme régiment de chasseurs à cheval. est parti pour Barcelonne-du-Gers effectuer des reconnaissances vers la route de Pau, Geaune et Saint-Loubouer. Il est suivi par l’artillerie, les équipages du quartier général, et un régiment d’infanterie.

Les divisions du général Clauzel (Harispe et Villatte) passent l’Adour au pont de Barcelonne du Gers et retournent en suivant la gauche du fleuve. Villatte prend position  sur les hauteurs escarpées et boisées de Lasserre, Laulabère, en avant d’Aire, proche du confluent du ruisseau  du Brousseau  et de l’Adour. Harispe s’installe sur la gauche de la route de Pau, au sud de la ville, en avant des lieudits Nauzeilles et le Boué, pour la couvrir. Les divisions du général Reille (Taupin et Rouget) sont placées en réserve et gardent les environs de Barcelonne du Gers.


Le lieutenant-général  Drourt d'Erlon rallie, à Grenade, la division Foy qui ferme la marche avec la brigade de cavalerie légère Vial et quatre canons. Le 29 vers onze heures, il sont arrêtés un peu avant Cazères ( lieudit Jouanlanne ?) par l'avant garde de la colonne anglaise du cente qui les .poursuit et les attaque à deux reprises l'après midi du 1er mars puis le 2 mars à 9 h du matin. .


Pendant ce temps, Wellington entre dans Saint-Sever dans la matinée du 1er mars et y installe son état-major. Il loge avec ses aides de camp à l'Hôtel de Toulouzette, place du Tour-du-Sol.  Le duc d’Angouleme, futur CharlesX, et quelques officiers le rejoignent. Le duc demeure quelques jours, jusqu’au 10, en l'Hôtel de Basquiat-Mugriet, y menant grand train et grande table


Apres réparation du pont l’armée anglaise y franchit l’ Adour en ce point et aux gués de Maroc plus en aval, ou Toulouzette et Aurice. Le général Beresford et la division Alten et la brigade de cavalerie Vivian ont alors mission de poursuivre jusqu’à Mont-de-Marsan pour s’emparer des grands magasins de subsistance.(Avant de fuir, le préfet Charles d'Angosse a pris soin de faire évacuer les archives du département par convoi de bouviers). Un autre détachement de cavalerie en reconnaissance, passant par les gués, remonte la rive droite sur la route de Grenade et se heurte en fin de matinée aux  cavaliers du 13eme chasseurs près de Saint Maurice.

Hill étant passé par Samadet, Coudures, Buanes et Classun, puis les hauteurs de Saint-Savin face à Grenade, puis virant par Renung, La Castelle et Bachen, arrive en vue d’Aire le 2 mars en début d’après-midi avec deux divisions d’infanterie, une brigade de cavalerie et quelque artillerie à cheval. Après avoir franchi le ruisseau de la Grave (aujourd'hui Brousseau), il attaque aussitôt les divisions Villatte et Harispe placées sur les hauteurs. Au centre, une brigade portugaise du  commandant Da Costa ayant réussi a gravir les pentes et atteindre le sommet du  plateau, se heurte à une forte résistance (un bataillon du 116eme de ligne s’y distingue par ses charges) puis à la charge des chasseurs du 21ème commandés par le chef d'escadron Leclair. Les portugais sont repoussés et subissent de lourdes pertes. Mais finalement les alliés, en nombre supérieur, et  particulièrement  la deuxième division du lieutenant-général Stewart, repoussent les français. Le flan droit d’Harispe est enfoncé, La division de Villatte est chassée du plateau qu'elle doit abandonner pour se réfugier, poursuivie par Stewart,  derrière un bras de l’Adour qui baigne le sud  de la ville en forme de presqu’île.

Aussi, le lieutenant général Reille et l’aile droite quitte Barcelonne, franchit l’Adour au milieu de l'après-midi. La division Rouget qui fait partie de cette aile droite est dirigée vers Aire pour y secourir et dégager  les troupes de Clauzel menacées. Ils se replient de nuit au sud-est de la ville et le pont sur le Lees, tenu par la division Taupin venue en soutien et réserve au pied des hauteurs et des bois de Casamont.

Le général Harispe isolé par les anglais et ayant sa retraite coupée sur Aire  se replie également vers le pont du Lèes à la nuit tombante après avoir été obligé de faire un long détour en passant par la route de Pau jusqu’au hameau de Larquerat  avant de se diriger de nuit vers les fermes de Guillon et Crabot, et la lisière sud des bois de Casamont ( Quelques groupes en débandade s'en allèrent par la route de Pau)



Les pertes françaises dans ces combats se seraient élèvéees à  plus de 600 hommes ( tués, blessés, prisonniers). Celles de l'ennemi varient entre 1200, dont la majeure partie de portugais, pour les uns, 450 pour les autres ( l'historien contemporain A.de Beauchamp parle des corps de près de 900 portugais qui furent furent jetés dans l'Adour après le combat !). Le lieutenant colonel Hood, second de Steward, est également tué dans la mêlée.
Deux généraux français y sont blessés (Dauture et Gasquet) et tous les conscrits d’Harispe jettent les armes. Aire est conquise par le colonel Cameron et ses Highlanders, les canons pris, et les magasins de la ville saisis, du moins ce qui n'a pu être évacué. .

une carte des lieux - la poursuite d'Orthez à Aire -
source www.napoleon-series.org

Pendant ce temps, au matin du 2 mars, une brigade de cavalerie anglaise de Lord Edward Somerset appuyée par quatre pièces de canon  inquiète  les avant postes d’Erlon, entre Bordères et Cazères, au lieudit Jouanlanne. Recevant l’ordre de refuser le combat, il se retire en colonnes vers Barcelonne-du-Gers, protégé  par le 6eme léger de chaque coté du grand chemin très exposé et  en ligne droite, et la brigade de cavalerie légère de Berton en arrière garde. L’artillerie anglaise provoque quelques pertes dont  celle du chef de bataillon du génie Blagnac par un boulet de canon. D’Erlon parvient finalement au bas d’Aire  et y fait halte sous la protection de son artillerie et du canon installé sur une culée de la rive gauche de l’Adour.


les abords sud d'Aire

Le pont de Bernède sur le ruisseau du Lées constitue le passage indispensable aux troupes françaises pour atteindre l’Adour supérieur. Les troupes le passent avant de le faire détruire par les sapeurs du génie. Gênées par le mauvais temps, les pluies, les crues et la destruction des ponts, les troupes anglaises ne suivent pas.



Le combat d'Aire
récit de l'abbé Camille Jean-Joachim -Revue de Gascogne 1898 -


Sir Rowland Hill, dont les bataillons occupaient la plaine de l'Adour et les coteaux qui encaissent l'Ourden, n'avançait qu'avec grande difficulté. Tous les ruisseaux étaient débordés et les batteries françaises établies sur les hauteurs de Bachen balayaient les bords du fleuve. Clausel avait pris position un peu plus loin, sur la rive droite de là Grave; mais craignant de le voir accabler par le nombre, le duc de Dalmatie se décida à le faire reculer et aussitôt Hill le poussa vivement jusqu'au ruisseau du Broussau, entre l'Adour et le camp de Pompée ou Tucole de Mireloup. Comme tous les autres cours d'eau, le Broussau était sorti de son lit ; aussi les généraux. français s'empressèrent de couper les ponceaux près de Laiitau, pour créer de nouveaux obstacles à l'ennemi et donner à leurs soldats le loisir de s'établir sur les hauteurs de Lasserre et de Laclavère. Tout combattait contre nous : le temps était affreux, un vent glacial, d'une violence extrême, ne permettait pas à nos milices de faire face à l'ennemi;de plus, aux bataillons alliés, qui débouchaient par tous les chemins aboutissant à Aire, nous n'avions à opposer que des troupes bien inférieures en nombre, décimées par la désertion à l'intérieur des nouvelles recrues et épuisées de fatigues. La division Harispe couvrait la route de Pau; le reste du corps de Clausel occupait le bois de Nozeilles et les hauteurs de Lasserre, qui commandent à la fois la rive gauche de l'Adour et le vallon du Broussau. L'aile droite était postée sur la crête escarpée qui domine le fleuve, l'aile gauche allait aboutir au hameau de l'Arquerat ; la réserve était sur les hauteurs du Portugal, en face du Petit-Séminaire et du Collège, alors en pleine prospérité. Quatre batteries d'artillerie, établies l'une sur la dernière culée de l'ancien pont, l'autre sur la route en face de l'Hospice, la troisième sur le mamelon du château et la quatrième au point actuel de bifurcation des routes de Pau et de Geaune, devaient seconder l'effort de nos soldats.
Sir Rowland Hill, jugeant que si la droite était inexpugnable, la gauche de la position d'Aire pouvait être tournée, fit attaquer vigoureusement de ce côté par une brigade portugaise que soutenait toute la division Stewart, dont elle faisait partie. Le combat commencé vers midi dura jusqu'au soir, et malgré leur héroïque résistance les Français, une fois encore accablés par le nombre, furent obligés de reculer. Ils gagnèrent en bon ordre le pont de Barcelonne, sur l'Adour, et celui de Bernède, sur le Lées; ils furent rompus l'un et l'autre après le passage de nos troupes. L'oeuvre de destruction fut même accomplie si vite que l'on faillit compromettre le salut des derniers bataillons. A l'entrée de la nuit, en effet, un régiment arrivait par la route de Nozeilles et vint tomber sur un gros d'ennemis qui l'assaillit à bout portant; mais les Français comptaient dans leurs rangs un enfant du pays et grâce à la connaissance complète qu'il avait du terrain, par des sentiers détournés, le capitaine Despaignet conduisit ses compagnons d'armes au pont de Bernède. Le passage n'étant plus possible sur ce point, il fallut franchir le Lèes, à quelques centaines de mètres en amont, sur un arbre jeté en travers de la rivière (3 mars). L'avant-garde des Anglais passa la nuit dans la cour et les dépendances de l'évêché. Le lendemain, la pluie, qui n'avait cessé de tomber par torrents, en grossissant l'Adour et les ruisseaux affluents, avait établi une barrière entre les deux armées.
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le combat d'Aire (simplifié)


Dans la nuit suivant la bataille d’Aire, Soult poursuit sa retraite. Les troupes des généraux Clauzel et Reille et la brigade de cavalerie de Berton par la route de Vic Bigorre, et le général d Erlon et la brigade Vial par la route de Plaisance. Le 5 mars Soult et son aile gauche sont à Vic, le centre à Plaisance, et l’aile droite à Maubourguet.

Wellington n’arrive à Aire que le 11 mars et s’installe dans l’hôtel de Souilh près de la cathédrale, cependant que le corps commandé par le maréchal William Beresford, fort de 15 000 hommes et d’une brigade de cavalerie parti de Mont-de-Marsan le 9, parvient à Bordeaux le 12, sans opposition.

le 17 mars à Aire Wellington disposait de 6 divisions, 5 brigades de cavalerie, et une cinquantaine de canons alors que les manœuvres françaises se poursuivent vers Lembeye.

Les opérations quittent le pays landais, pour la région de Tarbes où une bataille a lieu quelques jours plus tard.

Pourtant, Le 18 mars à l'aube, face à l’immobilité des troupes anglaises dans leurs cantonnements autour d'Aire et de Barcelonne du Gers ( environ 26 000 hommes), le chef d'escadron Damia venu en reconnaissance avec cent cavaliers d'élite ( hussards et chasseurs), et de nuit,  par des chemins dérobés,  jusqu'aux abords d'Hagetmau, surprend un arrière garde anglaise près du château d'Agest . Il y fait même une centaines de prisonniers endormis, dont six officiers, avant de repartir.

Cette campagne s'achèvera  à Toulouse où une dernière bataille est livrée le 10 avril 1814 alors que Napoléon  a déjà abdiqué depuis quatre jours à Fontainebleau..
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vue d'Aire-sur-Adour et des hauteurs qui la défendent au sud
(bibliothèque Toulouse)
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L'armée du maréchal Soult

les généraux Clauzel, Drouet, et Harispe


L'aile gauche du Baron Clausel.

Division Villatte :4800 hommes
- Brigade Saint-Pôl :  environ 2600 hommes (bataillons des 21ème Léger et 86ème-96ème-100ème de Ligne).
- Brigade Lamorandière : environ 2200 hommes ( bataillons des 28ème Léger et 103ème-119ème de Ligne).

Division Harispe : 4000 hommes
- Brigade Dauture : environ 2000 hommes ( bataillons des 9ème Léger et 34ème- 45ème de Ligne-).
- Brigade Baurot :  environ 2000 hommes (bataillons des 25ème Léger et  115ème-116ème-117ème de Ligne).


Le centre du Comte Drouet D’Erlon.

Division Darricau : 4000 hommes
- Brigade Fririon : environ 1900 hommes ( bataillons des 6ème Légeret 69ème-76ème de Ligne).
- Brigade Berlier : environ 2100 hommes - (bataillons des 36ème-39ème-65ème de Ligne).

Division Darmagnac : 5100 hommes
- Brigade Gruardet : environ 2400 hommes (bataillons des 31ème Léger et 51ème-75ème de Ligne)
- Brigade Menne : environ 2700 hommes (bataillons des 118ème-120ème de Ligne).

L'aile droite du Comte Reille.

Division Taupin : 4900 hommes
- Brigade Rey : environ 3000 hommes ( bataillons des 12ème Léger et 32ème- 43ème de Ligne).
- Brigade Racant : environ 1900 hommes ( bataillons des 47ème-55ème-58ème de Ligne-).

Division Maransin :  4800 hommes
- Brigade Barbot : environ 2700 hommes (bataillons des 4ème Léger et 34ème- 40ème-50ème de Ligne).
- Brigade Rouget : environ 2100 hommes ( bataillons des 10ème- 27ème-59ème -81ème de Ligne).

la cavalerie du général Pierre Soult, frère du maréchal.

Division Soult : 2700 hommes
- Brigade Berton : environ 1300 hommes ( escadrons des 2ème Hussards et 13ème-21ème Chasseurs).
- Brigade Vial : environ 1400 hommes (escadrons des 5ème Chasseurs et -10ème-15ème-22ème Chasseurs).

Autres troupes : 

Train d’Artillerie - Artillerie à pied  - Ouvriers d’artillerie  - Armuriers  ( environ 3400)
Train du génie - Ouvriers du Train - Pontonniers - Mineurs - Sapeurs -  (environ 800) 


Pour plus de détails

 Dumas Jean-Baptiste - Neuf mois de campagnes à la suite du maréchal Soult. 1813 et 1814 
 ed. Charles-Lavauzelle (Paris) - 1907.
Vidal de La Blache, Joseph  -  L'évacuation de l'Espagne et l'invasion dans le Midi, juin 1813-avril 1814. T. 2, ed. Berger-Levrault (Paris) - 1914.

A VOIR

Vidéo extraire de
"1814 Mémoires d'une invasion"

Exposition aux Archives départementales des Landes, 2014-2016.à l'occasion du bicentenaire
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