TARTAS VICOMTAL DISPARU


TARTAS VICOMTAL DISPARU



Tartas fut pendant des siècles le siège d’une vicomté dont on a fait remonter l’origine au morcellement du Comté de Gascogne au Xe siècle.

Depuis, plusieurs vicomtes s’y sont succédé jusqu’au début du XIVe siècle, des périodes troublées et obscures du haut Moyen-Age, aux rivalités entre rois de Navarre, comtes de Béarn, et comtes d’Armagnac, de l'occupation des ducs d’Aquitaine anglais, aux luttes  qui s’en suivirent entre rois d’Angleterre et rois de France ...

A la mort du dernier vicomte direct inhumé en l’abbaye de Divielle en  1312, Tartas entra dans la famille des sires d’Albret  qui continua à en prendre la qualité jusqu’à Henri II d’Albret devenu roi de Navarre par son mariage, puis Jeanne d’Albret, et enfin Henri de Navarre devenu roi de France. La vicomté de Tartas suivant le sort du duché d’Albret, revint alors à la couronne de France

A la mort d’Henri IV, le duché d’Albret, et donc Tartas, fut accordé au  prince de sang Henri II de Bourbon, prince de Condé. Son fils Louis II, dit le grand Condé lui succéda. Enfin, en  1651, l’Albret,  fut cédé par Louis XIV au duc de Bouillon, Frédéric-Maurice de la Tour d’Auvergne, le frère du maréchal de Turenne, en échange de sa principauté de Sedan et Raucourt

Tout au long de cette histoire le château vicomtal  fit de Tartas une place forte qui eut à supporter tous les conflits de la Guyenne. Aussi fut elle maintes fois assiégée, comme en 1338 par les troupes du comte de Foix sous la bannière de Philippe VI de France, ou en 1440 par celles du comte de Huntingdon, lieutenant du roi d’Angleterre, et délivrée par Charles VII en personne en 1442.

Par la suite, elle fut aussi place forte huguenote au XVIe siècle pendant les Guerres de Religion, et place rebelle au XVIIe siècle pendant les troubles de la Fronde  jusqu' en 1653.

Mal lui en prit. Elle fut châtiée et démantelée. Si bien qu’il ne reste que très peu de traces visibles de ce passé dans le Tartas  d'aujourd’hui..

Sauf que la ville a conservé sa structure ancienne, avec une ville basse qui laisse deviner son plan médiéval, et une ville haute dont on ne peut, c’est vrai, qu’imaginer l’aspect ancien dominé par son château disparu

C'est ce qui suit

photo Philippe Salvat/ sudouest.fr

la ville haute






1 - Une évocation de la ville ancienne 
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emplacement de l'ancienne entrée de la ville basse,
 par le pont, la porte,  et la rue Saint-Vincent

2 - La vicomté et ses vicomtes 
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A propos ...


la rue pascal Duprat, rue principle de la vieille ville basse, 
lors de la crue de la Midouze le 29 janvier 2014

(photo Guy Bop-sus-Ousest)


Mais les crues de la Midouze à Tartas, c’ est pas nouveau.

Ainsi en janvier 1502, la jeune Jeanne d’Aragon, dite Jeanne la Folle, fille des rois catholiques Ferdinant II d’Aragon et Isabelle de Castille et Léon, voyageant de Bruxelles à Tolède avec son époux Phillipe de Habsbourg, en fut déjà témoin il y a plus de cinq cents ans.

Le lundi XVIIe jour de janvier monseigneur et madame se partirent de Mont de Marsan et  vinrent au gîte en la ville de Tartas, et sont comme deux villes, car il y a grosse rivière qui passe entre deux et y a un très fort château….La procession vint au devant de monseigneur hors de la porte, les cloches de l’église sonnaient et batelaient pour la venue de monseigneur et de madame

Item le XVIIIe jour de janvier monseigneur et madame séjournèrent tout le jour a Tartas, et fit ce jour un très mauvais temps de vent, de pluie, de neige, et des eaux qui devinrent si grandes et si hautes que l’on cuidait que tout se dut noyer. Ce jour vint audit Tartas une grande partie des gens du Roy de Navarre car l’on disait que le Roy venait audit Tartas pour venir faire la révérence à monseigneur et madame, et les festoyer. Vinrent beaucoup de mulets tous chargés des bagages du Roy, et ainsi que ledit Roy s’était mis en chemin, force lui fut de séjourner dont il venait à cause qu’il ne put passer pour les grandes eaux ….


Item le mercredi XIXe jour de janvier, monseigneur et madame séjournèrent tout ce jour à Tartas et ne pouvaient partir d’icelle pour les eaux qui d’heure en heure se montaient si grande qu’à merveille, la ville d’en bas comme maisons et les rues étaient près que toutes noyées et l’on ne pouvait  aller d’une maison en l’autre se n’était par bateau, et étaient bien étranges les bateaux comme longues nocqueres ou bacs de pourceauxL’eau  passa par dessus le pont et allait si raide que à peine le pont fut presque emporté, Il fallut déloger les chevaux et les mener en autre place, ou ils se fussent noyés.

Item le jeudi XXe jour de janvier monseigneur et madame se partirent de Tartas, et vint au gîte en la cite et bonne ville de Dax, et madame alla par un autre chemin pour aller tout droit a Bayonne. (texte ponctué et francisé)


Jeanne, plus amoureuse que folle semble t'il


quelques restes


extrait de la carte du duché d'Albret en 1647
 http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40583979g  pour voir