Rares sont les villages de la Grande Lande qui n'ont
possédé leur fontaine ou source guérisseuse.
Le rôle légendaire des origines y remonte à plusieurs siècles. L'Eglise catholique
n'a pu ensuite que christianiser les antiques pratiques et cultes païens dont
elles faisaient l'objet, en plaçant chaque source sous la protection d'un saint
perpétuant le pouvoir de guérir les maladies.
Parmi cette
multitude de lieux de dévotion, certains sont tombé quelque peu en désuétude après les années 1960, mais
il en est plusieurs qui continuent
à susciter respect, croyances, dévotion, voire pèlerinages à l'occasion de la
fête du saint tutélaire.
Ce petit patrimoine rural souvent bien modeste fait
aujourd'hui l'objet de sauvegardes et de remise en valeur qui ont pour effet de
sauver de l'oubli ces témoignages des traditions et croyances populaires
landaises.
Pour se faire une idée et
respirer l'ambiance de ces lieux de réputation immémoriale , une visite
s'impose aux sources de Moncaut.
Les
Sources de Moncaout, ou Moncaut, se trouvent sur la commune de Losse, dans les
Landes du Gabardan, dites Landes d'Armagnac, et plus précisément près du hameau
de Lussole.
Mais,
comme beaucoup des sources de la Haute Lande, elles sont bien cachées au fond
d'un vallon discret enfoui dans la vaste forêt de pins.
Pour
y parvenir depuis le bourg de Losse (qu'il faut déjà trouver, sur la N.524
Langon-Toulouse) il faut prendre la D.24
en direction de Bourriot-Bergonce. Après quelques kilomètres, passé le hameau
de Lussole, il convient de tourner à gauche à la hauteur d'un panneau indicateur
situé au croisement avec une piste forestière. Heureusement, à partir cet
endroit, un parcours balisé par le Conseil départemental (boucle de randonnée 13-3) y conduit aujourd'hui
le visiteur curieux mais étranger aux secrets du pays. Sans cela il ne pourrait
que s'égarer
Bien
sûr, comme la piste forestière est interdite à la circulation, il faut ensuite
marcher quelques deux kilomètres, d'abord sur la piste, puis sur un chemin
encore sur la gauche, et enfin sur la droite jusqu'à parvenir à un modeste
oratoire de pierre et de « garluche ».
Il
faut alors se diriger vers le ruisseau, passer devant une croix de pierre, et
emprunter un sentier encaissé bordé d'un petit muret, pour découvrir les
sources en contrebas.
C'est
alors l'étrange découverte d'une multitude de morceaux de tissus divers
accrochés aux branches des arbres et arbustes comme autant d'ex-voto qui
témoignent de la fréquentation du lieu, même si elle est discrète.
photo extraite du site
Balades promenades randonnées dans les Landes, dont, entre autres, la découverte des sources et fontaines guérisseuses
Voir le site
Fontaines des Landes
découverte des fontaines ou sources dites « guérisseuses ou miraculeuses » des Landes
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Fontaines des Landes
découverte des fontaines ou sources dites « guérisseuses ou miraculeuses » des Landes
Tous
ces tissus sont ceux que les visiteurs croyants ont trempé dans l'eau de la
source appropriée puis passé sur la partie douloureuse de leur corps. Ils sont ensuite
laissés sur place avec le mal ainsi censé libéré. D'où le danger à les toucher
par la suite, sous peine d'attraper le mal qu’ils ont recueilli.
Mélange de la nature, de la
magie, des superstitions, et de la religion, c’est ici que sont les trois sources
guérisseuses, chacune surmontée d'une rudimentaire petite voute de briques.
La
première est la source Saint-Georges dans une petite fosse délimitée par des
rondins de bois. Elle est censée soigner les rhumatismes
Plus
loin, sur le même modèle, se trouve la source Saint-Eutrope qui soigne les maux
de tête
De
l'autre côté du sentier se trouve la source Saint-Antoine qui soigne les maux
de ventre. Dans les temps anciens de disette elle soignait aussi le terrible "mal
des ardents" ou "feu de Saint-Antoine", ce fléau du Moyen Age au
XIXe siècle dû à l'ingestion de farines contaminées par l'ergot du seigle.
Les
eaux de ces trois sources se jettent quelques mètres plus loin dans un ruisseau
qui rejoint l'Estampon qui se jette lui-même dans la Douze à Roquefort.
Ces
eaux n'ont, semble-t-il, pas de propriétés particulières. Ici, seule la foi
compte. Aussi n'était-il pas inutile, pour assurer la guérison, de faire une
prière devant la croix de pierre, et éventuellement y laisser une obole. Si
l'on n'y trouve plus de pièces de monnaie sous une tuile, il n’est pas rare d'y
voir de petits bouquets de fleurs.
photo tourismelandes.com
procession dans la lande
(ph. L. Darquey)
LIRE
O. de Marliave
|
Sources et saints guérisseurs des Landes de Gascogne
- Editions L’Horizon Chimérique. 1992 et rééd. 1999.
|
P. Chavot
|
L'Aquitaine
miraculeuse, Ed. Pimientos, 2010.
|
P. Chavot
|
: Les mystères des Landes - Ed. De Borée, 2014.
|
E. Menaut
|
: Le culte des fontaines dans les landes - Bull Soc.
de Borda 1960.
|
C. Lacoste
|
Les fontaines consacrées du pays landais - Bull Soc.
de Borda 1965.
|
J. Falq
|
Les fontaines guérisseuses en Marensin -Bull. des Amis du Marensin, 1995.
|
J.F. Ratonnat
|
La vie d’autrefois dans les Landes -Editions
Sud-Ouest, 2000.
|