A coté des richesses archéologiques résultant de fouilles, un trésor correspond à la découverte fortuite de monnaies ou d'objets de valeur accumulés et dissimulés ou perdus. Ainsi, plusieurs trésors monétaires, enfouis probablement au cours des premiers siècles, ont été découverts dans le sol landais, constituant un héritage culturel et un témoignage de l'occupation du pays par nos lointains ancêtres.
LE TRESOR DE LALUQUE
En mai 1877, un ouvrier terrassier a
trouvé près du bourg, au quartier de Cos (où se serait trouvée, d’après
l’historien Dufourcet, l’ancienne station de Mosconum cité au IIe siècle par
l’Itinéraire d’Antonin, sur l’ancienne voie romaine), un vase contenant un
trésor d’environ 180 pièces de monnaie romaines en argent.
Certaines ayant été vite dispersées,
Émile Taillebois a décrit le reste composé de 120 pièces d’argent se
subdivisant en 57 monnaies de la République consulaire (— 200 à 425 avant J.C)
et 63 monnaies impériales d’Auguste, Tibère, Néron, Drusus, Caligula, et la
plus récente de Claude Ier (41 à 54 après J.C).
E. TAILLEBOIS — Recherche sur la
Numismatique de la Novempopulanie — Bull, Soc Borda-T. IX-1884 — p247.
E. TAILLEBOIS - Recherches sur la Numismatique de la Novempopulanie - Bull, Soc Borda-T.IX-1884 -p247
LE TRESOR DE DONZACQ
En 1866, en défrichant une lande,
des ouvriers ont fait une trouvaille, au lieu-dit Pas-de-Saubot, à un carrefour
de chemin sur un point culminant où fut un camp romain. Sous une souche, un pot
de terre fermé par une boule de terre glaise contenait environ 1 200 monnaies
romaines d’argent ou petit bronze, des II et IIIe siècles, depuis Septime
Sévère frappée en 195 jusqu’à Aurélien. Les pièces les plus nombreuses étaient
de l’époque de Gallien. Les autres étaient de Lulie, fille de Titus, Macrin,
Pupien, Hostilien, Émilien, Marius Macrien jeune et Cornélia Supera. Il y avait
aussi deux moyens bronzes de Néron et de Trajan et une dizaine de bijoux et
parures d’argent en mauvais argent qui ont été considérés comme d’origine
vandale. Le tout était enveloppé dans un linge en grosse toile, et enfoui vers
270-275 à l’occasion des invasions barbares.
Les bijoux se composaient de deux
bagues, dont une contenant une intaille en onyx, représentant un guerrier
casqué et armé d’un bouclier (Mars ?), deux boucles d’oreilles, deux fibules,
trois bracelets et une chaîne, le tour en mauvais argent. Les archéologues les
considèrent comme des objets typiquement locaux.
Ce petit trésor a été dispersé et
vendu à des particuliers et des collectionneurs. à l’exception de quelques
pièces acquises par le Musée des Antiquités Nationales et par le musée de
Toulouse
M. FEUGERE -Le trésor de Donzacq - Aquitania, tome 3 -1985-
bijoux de Donzacq
E. TAILLEBOIS - Description de 37 Monnaies Romaines en argent provenant de la trouvaille de Donzacq -Bull, Soc Borda-T. VII-1882- E. TAILLEBOIS - Recherches sur les bijoux Vandales en mauvais argent de Donzacq et du Leuy -Bull, Soc Borda-T. VI-1881-
LE TRESOR DU LEUY
En octobre 1878, commune de Le Leuy,
près de la ferme de Coucouse, qui n’existe plus (Coequosa de l’Itinéraire
d’Antonin ?), un paysan qui creusait un fossé pour planter des châtaigniers
trouva à 70 cm de profondeur, deux vases en terre cuite contenant environ sept
kilos et demi de petits bronzes et de monnaies en cuivre, une fibule et deux
bracelets en bas argent. Les monnaies, bientôt vendues et dispersées, étaient
probablement au nombre de 3 000 ou 4 000. Les 279 pièces qui ont pu être
examinées étaient réparties entre vingt-deux empereurs et impératrices depuis
Alexandre Sévère jusqu’à Aurélien. (Il y avait 108 pièces de Gallien.)
L’enfouissement a dû avoir lieu sous Aurélien entre 270 et 275.
E. TAILLEBOIS - La vérité sur le Trésor du Leuy- Bull.Soc.Borda-T III-1878-
E. TAILLEBOIS - Un dernier mot sur le Trésor du Leuy - Bull, Soc.Borda -T IV-1879-
LE TRESOR D'EYRES-MONCUBE
Découverte vers 1844 (lieu
incertain) d’un vase d’argent contenant 250 monnaies d » argent en mauvais
état, attribuées aux Tarusates, et une fibule d’argent attachée à une longue
chaînette, également en argent. Dispersées, seule une dizaine étaient encore au
Cabinet des Médailles de la BN en 1889. Le vase aurait été fondu et vendu au
poids par le découvreur, alors qu’il figure dans le catalogue du musée des
antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye en 1874 (ou musée des antiquités de Rouen?)
M DE LONGPERIER - Revue Archéologique-1884-1885 -
E. TAILLEBOIS - Recherches sur la Numismatique de la Novempopulanie - Bull, Soc Borda-T.XIV-1889 -p 122-
LE TRESOR DE POYARTIN
En 1866, un trésor fut découvert par
des ouvriers défricheurs dans un pot de terre fermé par de la glaise placée
sous une souche de châtaigner : 1200 pièces de monnaie romaines et des bijoux
dont une partie est exposée au Musée des Antiquités Nationales de
Saint-Germain-en-Laye.
En 1889 on découvrit une monnaie en
bronze à l’effigie d’Adrien au jardin du presbytère.
LE TRESOR DE PUJO LE PLAN
Découverte fortuite en 1977, à la
limite des communes de Bougue et de Pujo le Plan, à l’occasion de travaux
agricoles au lieu-dit Branquet, d’un important trésor monétaire antique. Il
comprenait plusieurs milliers (13 000) de pièces datées de la deuxième moitié
du IIIe siècle, frappées sous les empereurs Tetricus, Claude II, Postume,
Valérien, Probus, et Gallien. Il est probable que le propriétaire d’une villa
gallo-romaine des alentours ait voulu préserver sa fortune lors de la première
invasion alamane et franque en Aquitaine. Malheureusement, le tout était en
mauvais état et aggloméré par l’oxyde. Une partie a été acquise par le Musée de
Mont-de-Marsan.
source photo: Archéolandes
LE TRESOR DE PONTENX
En novembre 1885, en nivelant le jardin de l'école du quartier de la Fontaine d'Or, la bien nommée, des ouvriers trouvèrent un chaudron en bronze contenant 4116 pièces d'argent oxydé et 45 pièces d'or que la commune se fit restituer (le produit de la vente a participé au financement de la construction de la nouvelle école).
le chaudron de la Fontaine d'Or de Pontenx
Les pièces d’or étaient de Charles
V, Charles VI, rois de France, Édouard III, Henri IV, Henri V, rois d’Angleterre.
Les pièces d’argent étaient de Édouard, le Prince Noir, Richard II (930
pièces), Henri IV (3190pièces), rois d’Angleterre, et même deux pièces de
Raimond IV prince d’Orange, une du pape Urbain V, et une de la ville de Lübeck.
L’étude des pièces a permis d’estimer l’enfouissement autour de 1415. Les plus
anciennes à l’effigie d’Édouard III (1327-1377), et la plus récente de Henri V
(1413-1422).
E.TAILLEBOIS - La Fontaine d'Or, découverte à Pontenx-les-Forges -.Bull, Soc Borda-T.XI-1886- L'étude des pièces sembla indiquer que l’enfouissement
de ce trésor serait intervenu vers 1415 pendant la Guerre de Cent Ans.
Le fait étrange est que cette découverte fait suite à une
légende de la fontaine d’or disparue selon laquelle, à une époque très éloignée,
alors que le pays était en guerre, un inconnu fuyant d’on ne sait d’où, serait
arrivé à Pontenx avec une cassette pleine d’or. Or, après avoir parcouru le
pays, cet homme aurait disparu avec sa cassette dans la fontaine qui aurait
donné le nom de Fontaine d’or au quartier. Puis, à la fin du XVIIIe siècle un
autre étranger informé de cette affaire obtint l’autorisation de faire des
sondages dans la fontaine pour tenter de découvrir le trésor supposé. Mais
celui-ci disparut à son tour sans qu’on ait pu savoir s’il avait réussi son
entreprise.
Felix Arnaudin - Contes
populaires de la Grande Lande – Le hont d’aur -
Or c’est précisément dans ce même quartier de la Fontaine d’or
que fut découverte la marmite
LE TRESOR DE GOURBERA
En 1985, à l’occasion de travaux de
terrassement, est découverte au lieu-dit Gouadet, six cent vingt monnaies de
bronze contenues dans une céramique. Ces monnaies romaines datent du Bas-Empire
(entre 308 et 335).
CASTELNAU-CHALOSSE - Découverte en 1860, dans une lande, du trésor de Gibret. Un pot contenant 7 à 800 pièces aux effigies de Gordien et d'Antonin et des bijoux.
CAZERES SUR ADOUR- En novembre 1894, on a trouvé un vase renfermant deux bracelets, deux boucles d'oreille, une bague et une douzaine de monnaies en argent de Valentinien, de Gratien et de Theodose.
Trouvaille en 1882 de quatre vingt dix monnaies en argent du Moyen-age ( acquises par le Musée de Pau) dont des deniers de Jean 1er et Gaston X de Foix, vicomtes de Béarn, des pièces de Charles le Mauvais, Edouard III et Henri IV, rois d'Angleterre, des rois de Navarre, etc ...
GOUTS - Trésor du site de Coucouse, et d'autres monnaies découvertes sur le site du Gliziaou.
MORCENX - En 1851 un ouvrier découvrit, enfoui
au pied du mur de l’ancienne église disparue de Morcenx (bourg), un pot de
terre qui contenait environ 140 pièces d’or du XIVe siècle (monnaies de Charles
V — Prince Noir — Pierre le cruel…) qui aurait été cachée là, vers 1366, par
des compagnons de Pierre le cruel, le roi de Castille en fuite, venant de
Bayonne pour rejoindre Bordeaux et solliciter l’aide des Anglais.
LABOUHEYRE -
Le 29 décembre 1898, à l’occasion du
creusement d’un fossé sur l’emplacement d’un bâtiment ancien détruit, on
découvrit, enfoui sous une pierre, dans une cachette aménagée, un trésor de 276
pièces d’or (dont 120 de Philippe VI de Valois — 51 de Pierre le cruel — 35 de
Jean II le Bon — 8 de Charles V —. du prince de Galles dit le Prince
Noir…) Ce trésor aurait donc été enfoui,
à la même époque et sur le même chemin que celui de Morcenx.
LIPOSTHEY - Un petit trésor monétaire a été découvert à la fin du XIXème siècle au lieu-dit Citran, composé de huit pièces en or du Haut Empire, puis, en 1851, au même endroit un aureus d'or de Trajan.
MOMUY - En 1856, on découvrit un vase en terre contenant 3.000 ou 4.000 petites monnaies en bronze de l'époque de Gallien, dispersées avant d'avoir été étudiées.
PISSOS - Selon la tradition locale, plusieurs trouvailles d'anciennes monnaies seraient intervenus dans les dunes de la lande de Citran au début du XIXe siècle (pièces d'or, médailles romaines du Haut-Empire), puis en 1851 l'exhumation d'un aureus de Trajan, et en 1875 la mise à jour d'un vase de terre cuite contenant des monnaies plus récentes, comme un denier en argent frappé à Morlass vers la fin du XIIe siècle sous le comte Centulle IV.
POMAREZ - En mars 1892 un métayer a découvert, sur le revers d'une route au lieu-dit Lataste, Tastet ou Tastoa, dans les débris d'un vase en terre, un trésor de 400 monnaies gauloises d'argent agglomérées en un paquet oxydé, attribuées au peuple des Tarbelles.
PRECHACQ - Découverte en 1881, au lieu-dit Petit Hournet, d'environ deux cents pièces d'argent, de billon et de cuivre, de Louis XIV et Louis XV, renfermées dans un pot de terre qui a été brisé.
SAINT VINCENT DE PAUL - Découverte en 1910 , au lieu-dit le Pouy, à l'occasion de l'arrachage d'un taillis, de 63 monnaies romaines de bronze, de Vespasien, Commode et Septime Sévère.
UCHACQ -
En 1927, en arrachant un chêne, un
métayer à découvert un collier — ou torque — d’or jaune clair. D’abord
considéré comme un objet franc ou wisigoth datant du Ve siècle, il apparut
qu’il était celte et correspondrait à l’époque de l’invasion des Ibères à la
fin du premier âge du fer dans les années 300 av. J.-C. S'agissant du seul découvert entre Garonne et Pyrénées, il a été acquis par le Musée d'Aquitaine en 2015 (18 150euros)
torque d'Uchacq au Musée d'Aquitaine.
Un autre a été découvert en 1964 à Bélis dans un tertre funéraire
SANGUINET - En avril 2000, un plongeur a
découvert dans la vase sous les eaux du lac, sur le site gallo-romain de Losa,
un vase de céramique contenant plus de 170 monnaies de bronze du IVe siècle,
dont l’essentiel à l’effigie de Constantin le Grand. La plus ancienne est une
pièce de Gallien, de la fin du IIIe siècle.
SEYRESSE-OEYRELEUY - Vers 1860, des enfants ont découvert dans un talus de la lande dite de l'Hippodrome, une trentaine de kilos de pièces de monnaie romaine en bronze, de l'époque de Gallien, qui furent dispersés avant d'avoir été étudiées.
MOUSTEY - On découvrit en 1855, dans une prairie, au lieu dit hameau du Berdoy, un pot de terre contenant environ 700 monnaies allant du règne de Gallien à la Tetrarchie (Constance Chlore). Plusieurs autres monnaies ont été découvertes en 1988 à l'occasion de la restauration de l'église Notre-Dame.
COMMENSACQ - Un petit ensemble de onze monnaies romaines a été découvert en décembre 2005, à faible profondeur dans un labour forestier au lieu dit Basquesserre. On retira un denier d'or à l'effigie de Neron, un sesterce à l'effigie d'Hadrien, et neuf deniers aux effigies de Vespasien, Domitien Trajan et Hadrien
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En 2010, des chercheurs détecteurs munis de leur "poêle à frire" ont mis au jour 200 pièces de monnaie de cuivre du XVIe au XVIII e siècle, dans un champ de la commune de Cachen
photo J.M. Tinarrage - Amicale de détection Landes Gascogne
LES TRESORS LEGENDAIRES
Près de l’ancien port de Capbreton,
existait une commanderie-hôpital des chevaliers du Temple, puis de ceux de
Saint-Jean de Jérusalem, connue sous le nom de Bouret, au centre du bourg,
aujourd’hui disparue, dont les derniers vestiges ont été démolis en 1920. La
légende populaire veut qu’un trésor ait été dissimulé dans des souterrains du
bâtiment lors de l’abolition de l’Ordre et du supplice du Grand Maître Jacques
de Molay en 1312. La mémoire locale a conservé le nom de « Templiers » à une
portion de cette rue. Selon la tradition orale, des souterrains reliaient jadis
cette commanderie à la chapelle du port du Bouret. Robert Charroux, écrivain et
président du Club des Chercheurs des Trésors, dans son Inventaire de deux cent
cinquante plus grands trésors identifiés en France, mentionne le trésor de la
commanderie des Templiers de Capbreton qu’il a catalogué sous le numéro 28. Des
radiesthésistes se sont évertués à détecter ce trésor. En vain !
De même, un veau d’or datant
approximativement de l’occupation romaine serait enfoui dans la lande, près de
Peyre-Longue, au voisinage de Dax.
Au XIXe siècle, des radiesthésistes
ont « ressenti la présence » (!!) d’un trésor en or dans les souterrains du
vieux château de Tilh. La tradition, elle, évoquait un dépôt gardé par une
vouivre !
Plus fort encore :
Aux Friques, près du village de
Castets un trésor est enfoui au fond d’une excavation dont le souterrain est
ouvert par le diable gardien du trésor, quand la procession sort de l’église le
jour des Rameaux, et qui se referme aussitôt qu’est ouverte la porte, quand le
prêtre y a frappé trois coups. Celui qui se présente alors peut entrer et
prendre le trésor ; mais s’il n’a pas terminé sa besogne quand s’ouvre la porte
de l’église, il reste prisonnier du diable qui le garde avec lui ». (Congrès
archéologique de France LVe session, 1888)